dimanche 18 novembre 2012

Pourquoi Scolaria Excellence


Pourquoi Scolaria excellence



Mon nom est David Barbaud. Je suis né en Normandie, au sein d’une famille telle qu’il en existait encore beaucoup au milieu des années 1960 en France.   
Un père artisan tailleur, une mère d’abord au foyer puis qui a courageusement repris ses études pour pouvoir nourrir ses cinq enfants dont j’étais le dernier. Elle fut professeur d’anglais pendant vingt ans par la suite. 
Mes parents m’ont transmis un certain nombre de valeurs simples mais profondes. L’honnêteté, le sens du travail, et un certain nombre de règles de politesse et de vie commune, que l’on dispensait encore en ces temps d’avant 1968. 
J’ai eu la chance de commencer mes études secondaires l’année précédant la mise en place de la terrible réforme Haby instituant le collège unique. Je pus ainsi disposer d’un enseignement de qualité, exigeant et solide. 
Je me souviens être passé voir mon professeur d’anglais, trois ans après avoir passé mon bac littéraire. Celui-ci avait fait une grave dépression et son bel enthousiasme avait été douché par des réformes ineptes et un public de plus en plus hétéroclite, n’ayant acquis en somme aucune des bases dont nous avions bénéficié à notre époque.  
Passionné par le théâtre, j’en fis mon premier métier et débutai très jeune dans la mise en scène. C’est ainsi que j'adaptai en une vingtaine d’années un certain nombre de grands classiques du répertoire à Vernon, la ville de mon enfance.  Du « Dialogue des Carmélites », monté dans le cadre du bicentenaire de la Révolution à Lorenzaccio en 2007, en passant par Feydeau, Molière, Laclos, Racine et Shakespeare, la mise en scène m’a donné le goût de la perfection, du travail bien fait et de la direction d’acteurs. Le théâtre futune vraie leçon de vie. Parallèlement, je continuais des études d’histoire, mon autre passion de toujours. Titulaire d’une Licence, puis du Capes, je devins professeur presque par hasard et découvris le collège de l’autre côté de l’estrade. Dès mes premières années d’enseignement (1989-1997) je pus, grâce à différents postes à l’année, sillonner le département et découvrir ce qu’étaient devenus le collège et le lycée uniques. 
Cependant, on encourageait encore le travail et le mérite, même si le niveau était sensiblement plus faible qu’à mon époque. Le vrai changement, je l’ai ressenti en devenant titulaire à Gisors. En 13 ans (1997- 2010) le niveau ne cessa de se creuser entre une proportion de plus en plus réduite d’excellents élèves (aujourd’hui ils représentent environ 10 % des effectifs du collège unique contre 25 % il y a dix ans) et une majorité de plus en plus large d’élèves en immense difficulté et en détresse scolaire et sociale parfois insurmontable. 
Aujourd’hui, environ 20 % des élèves de sixième ne savent pratiquement pas lire ni compter et en troisième, mes élèves ne font pas souvent le lien entre une question et le texte dans lequel se trouve la réponse. 
Or, l’Éducation nationale nous demande de moins en moins de transmettre des connaissances et d'instruire, au profit de vagues études de documents et d’analyses absconses, sans aucun intérêt réel pour l’élève.

Le savoir étant devenu d’essence essentiellement bourgeoise, il fallait en débarrasser l’école. Le système ne réussit que trop bien. Nos enfants n’apprennent plus rien de l’instruction solide que nous avons pu acquérir dans notre enfance. Le savoir ? C’est de l’enfant seul que doit procéder la curiosité de s’informer à travers les nouveaux médias tels Internet. Cette dérive ahurissante nous apporte son lot de « devoirs maisons » copiés intégralement sur tel ou tel site sans aucun effort ni apport personnel. 
L’école ne donne plus le goût d'apprendre, ne transmet  plus le plaisir de découvrir mathématiques et sciences. Calcul mental et curiosité ont disparu. 


L’école enfin, n’aime plus l’histoire. Notamment celle de la France et celle de l’Europe ; elle lui préfère l’histoire des empires africains, de l’Inde ancienne. De Clovis, point. De Charles Martel, rien. 

Louis XIV et son règne si brillant se perdent dans l’étude rapide et si vaste de l’absolutisme en Europe, calée en toute fin d’année de … cinquième ! Bonaparte, oui, pour le code civil mais Napoléon tient en trois lignes. La France du XIXe siècle passe quant à elle totalement à la trappe. « Nous ne sommes pas là pour faire des enfants des singes savants » disent les Inspecteurs de l’Éducation nationale. Mais qu’en faisons-nous exactement ? Des enfants frustrés, sans rêves, sans racines, sans but, sans autre passion que le plaisir immédiat dont ils sont si friands (télévision, ordinateur, jeux vidéo). Voilà pourquoi j’ai décidé pour mon humble part, de réagir. D’utiliser toute mon énergie et mon savoir faire pour la réussite du plus grand nombre et reconstruire une nouvelle école en lui redonnant l’éclat qui lui manque tant. J'ai donc décidé de créer une école entièrement indépendante, avec des collègues,  et j'invite toutes les personnes de bonne volonté à me rejoindre :  
      les professeurs qui souhaitent faire leur métier, qui est d'instruire les enfants ; 
      les parents qui souhaitent que leurs enfants s'instruisent  et développent leur esprit ; 
      les personnes généreuses qui comprennent l'importance des enjeux d'un tel projet, et qui sont prêtes à nous soutenir en nous envoyant des dons. Une association,  nommée « Scolaria Excellence », permettra de recueillir les dons permettant notamment de permettre de créer des bourses pour les élèves méritant et également de restaurer petit à petit la très belle  chapelle  XVIIe siècle du couvent qui servira de salle d’honneur  et de lieu de spectacle (théâtre, concerts classiques)  
Ancien couvent d’Ernée, internat Scolaria Excellence                                      

« Nous avons baptisé ce projet Scolaria Excellence »  
Scolaria Excellence est le fruit de deux années de réflexion,  sur notre système et ses lacunes, suivi de deux années de  prospection en France pour trouver le lieu le plus adéquat. 
Tout y a été pensé pour donner à nos élèves : 
 le savoir,  le savoir-faire,  les règles du savoir-vivre,  l’amour du travail bien fait,  la passion des arts et des voyages,  la curiosité intellectuelle,  la volonté de se surpasser,  la conquête de soi. 
Les professeurs qui ont rejoint notre établissement le font par enthousiasme, par sacerdoce même, et ont la plus haute idée de leur matière et de la notion de transmission des savoirs. École privée hors contrat, donc indépendante de l’État et de ses contraintes pédagogiques, Scolaria Excellence rebâtit totalement un programme cohérent et ambitieux dans chaque matière, du primaire au lycée avec la seule ambition de faire réussir les élèves. 
C’est aussi une école laïque, sans distinction de race ou de religion à condition que cette dernière ne soit pas apparente ni prosélyte. Le port de l’uniforme, à l’instar des écoles au Royaume-Uni et au Japon est obligatoire afin de gommer toute différence sociale et  vestimentaire. 
Nous souhaitons, en cas de succès de l’établissement de Mayenne poursuivre l’expérience ailleurs en France et permettre à des parents toujours plus nombreux de trouver une vraie alternative au système public et au privé sous contrat dont certains demeurent excellents mais dont beaucoup n’offrent qu’un vernis.  
L’ÉCOLE PRIMAIRE, LE COLLÈGE ET LE LYCEE  (Seconde) OUVRIRA LE 2 SEPTEMBRE 2013 
Il nous a fallu du temps pour trouver le lieu qui pourrait nous accueillir dans les meilleures conditions possibles. Ce n’était hélas pas possible en Normandie, mais nous gagnons au change avec ce magnifique ancien couvent de centre ville et cependant isolé dans un écrin de verdure et parfaitement isolé de l’extérieur. Notre établissement est en effet situé au cœur de la commune d'Ernée, entre Bretagne et Normandie, et à vingt minutes de Laval et de sa gare*,  où le TGV permet de rallier Paris-Montparnasse en une heure et demie. 
Les inscriptions sont dès à présent ouvertes : sur notre site :  
www.scolaria.fr,  
ou sur place : 
Scolaria Excellence, 4, rue Aristide Briand, 53500 Ernée  
 DES STAGES DE SOUTIEN SCOLAIRE seront dispensés dans l’établissement pendant les vacances à partir de mars 2013, toutes zones scolaires confondues. D’une durée d’une semaine, et incluant l’internat, ces stages de perfectionnement allieront des matières le matin choisies parmi le Français, les Mathématiques, l’Anglais ou la Méthodologie (dont nombre d’élèves ont un besoin crucial), et la pratique du sport ou des arts l’après midi.      
Directeur : David Barbaud 
Site de l’établissement : www.scolaria.fr/ Email : Scolariaecole@aol.com Tel : 02 43 13 02 15  Cell : 06 41 97 22 17 

LES VALEURS ÉDUCATIVES DE L'INTERNAT D'EXCELLENCE SCOLARIA 

Nous constatons tous les jours, et ce depuis des années, la difficulté pour beaucoup de parents de faire coïncider leur travail, leur vie sociale, leurs soucis quotidiens avec le devoir d’élever leurs enfants dans les meilleures conditions matérielles, morales et humaines. 
À ce souci s’ajoute la réelle violence qui s’exerce aujourd’hui dans un très grand nombre d’établissements scolaires pour lesquels le Collège Unique et le piège de « l’Enfant Roi » ont joué un rôle considérable. Le choix éducatif de l’enfant est un enjeu majeur de notre société actuelle. C’est pourquoi de plus en plus de parents se tournent vers les établissements avec internat. 
La vie en internat offre tout d'abord un cadre de vie propice aux études. C'est normalement le but de tout établissement scolaire, mais cet objectif est une préoccupation primordiale du projet scolaire de l'Internat Scolaria Excellence. 
Vivre en internat c’est d’abord développer un "recentrage" sur sa vie scolaire, un intérêt pour la réussite intellectuelle et l'excellence, un goût pour le travail bien fait, dans un espace de vie à dimension humaine. 
       Le travail Les temps d'études obligatoires, l'encadrement par des professionnels, l'absence de distractions extérieures plus ou moins futiles, sont des leviers puissants pour la régularité et l'application des enfants et adolescents. De plus, la présence permanente des élèves sur le site est bien évidemment un atout quant à l’assiduité et à la ponctualité  aux cours.

       Des valeurs 

Travailler en internat développe l'autonomie de l'élève dans tous les domaines. L'éloignement du cadre habituel, oblige ce dernier à se prendre en main. Cette autonomie est également développée par la participation aux tâches collectives et d'entretien de son cadre de vie (rangement et propreté des chambres, service à table, etc…). Solidarité, respect, entraide sont des valeurs essentielles de la vie en communauté. Un encadrement humain et intelligent les y aide au quotidien. La rencontre annuelle avec des élèves de leur âge d’autres pays (Chine, États-Unis, Russie) à la fin de l’année scolaire est un ferment culturel indispensable pour l’entente entre les peuples et l’ouverture aux autres. De plus, le cadre de l'internat, sa tenue et ses horaires, sont une bonne préparation aux contraintes d'une future vie professionnelle. 

       Une vie saine 

Un rythme de vie régulier qui respecte les temps de repos et de travail selon l'âge, une alimentation équilibrée  assurée par des professionnels, une éducation à l'hygiène de vie, des activités physiques et sportives des clubs du mercredi et du samedi permettent un développement harmonieux de l'organisme. Les qualités développées par le rugby, l’escrime, le tennis, alliant solidarité, esprit de saine compétition, adresse et dépassement de soi sont à nos yeux indispensables à l’éducation d’un jeune esprit. 
La mise à disposition d'une généreuse bibliothèque, les activités artistiques et les sorties culturelles sont quant à elles des ouvertures au monde et à la culture. L'encadrement par les professeurs de ces activités crée une collaboration continuelle entre école et foyer, professeurs et élèves, et fait naître un esprit collectif et familial, une symbiose qui favorise la réussite scolaire. 

       Un cadre laïc, mais qui respecte les différents cultes 

Si l’établissement est résolument laïc, la vie cultuelle n’est pas négligée, et l’accès au catéchisme de son choix est possible en dehors des horaires de cours (mercredi après-midi, samedi). En effet, la vie en internat suppose certains aménagements relevant du choix éducatif des familles. Le choix d'une scolarité en internat par les parents doit avant tout être guidé par la certitude que l'enfant y trouvera un cadre de vie serein et propice à son épanouissement. C'est ce que propose l'Internat Scolaria Excellence à tous ceux qui souhaitent trouver plus qu'un simple établissement scolaire, mais une école de la vie.




David Barbaud
Directeur


Site de l’établissement : www.scolaria.fr/
Tel : 02 43 13 02 15 
Cell : 06 41 97 22 17

dimanche 15 janvier 2012

Intouchables ?



Tout d'abord je souhaite une excellente année à toute la blogosphère, souhaitant qu'internet reste cet espace d'échange et de liberté qui est une des seules qui nous restent encore.
Comme des millions de français je suis allé, à mon tour, voir le film "Intouchables". J'ai beaucoup ri, mais je suis extrêmement bon public, et j'ai remarqué comme je l'avais d'ailleurs souvent entendu dire, que beaucoup de spectateurs applaudissaient à la fin de la séance.
Plusieurs thèses sont  en présences :

Une comédie sans prétention et très drôle.

- En ces temps de crise économique et de moral en berne (la France en est une grande spécialiste, première consommatrice d'antidépresseurs) les ressorts d'une excellente comédie sont un remède (cher à 10 € la place), mais efficace. Deux comédiens excellents  : Cluzet est un acteur formidable que je suis depuis le film hommage à la Révolution française : Les Années Lumières (1989), et Omar Sy dévoile un vrai talent de comédien derrière le pitre. Un ressort comique classique de la rencontre entre deux personnages totalement différents, que ne renierait pas feu Gérard Oury, et de bons sentiments en veux tu en voilà. C'est la thèse la plus répandue et celle adoptée par une majorité de français.

Une comédie raciste et anti-politiquement correcte. 

- C'est la thèse d'un certain nombre de critiques américains, ce qui pourrait empêcher une carrière américaine de ce film à travers une adaptation anglo-saxonne : En effet, les Américains, qui, contrairement à nous ont une vision ethnique de la Société, largement relayée par l'histoire récente de l'esclavage afro-américain (les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis ne remontent qu'à la fin des années 1960), voient d'un très mauvais oeil un homme noir devenant "l'esclave" d'un blanc riche. D'autre part, le handicap de Cluzet donne lieu à un certain nombre de gags (scène avec les policiers, Omar  versant de l'eau bouillante sur la jambe insensible de Cluzet). Or, les lobbies (mouvements de pressions) aux USA sont extrêmement puissants, bien plus que nos syndicats européens. Parmi eux, le lobby des handicapés, épouvanté par le traitement réservé au personnage principal qui plus est par un noir! Il faut savoir que le sens de l'humour est la chose la moins partagée par ces différents groupes de pression et activistes. Le cynisme français les révulse. Permettez-moi de trouver cette thèse puritaine quelque peu excessive.

Un film de propagande du multiculturalisme et de l'anti-France.

- C'est la thèse qu'on peut lire dans certains sites dits de "ré-information" ou que l'on peut entendre dans la bouche d'un Philippe Nemo ou d'un Eric Zemmour qui ont une grille de  lecture idéologique, et l'assumant parfaitement : Les arguments sont ici souvent pertinents : une bourgeoisie française décadente, constamment ridiculisée, dont seul celui qui a connu la souffrance et le handicap trouve une certaine rédemption, la musique classique européenne figée dans l'ennui, l’austérité et dont la seule survie dynamique ne peut se faire que par le biais des spots publicitaires ou des messages d'attente téléphonique,  opposée à la musique afro-américaine bondissante (Earth Wind and Fire),  le blanc immobilisé, impuissant (il ne peut faire l'amour que s'il est assisté), sauvé par le jeune noir un peu escroc mais sympathique, dont le sex appeal fonctionne auprès de toutes les femmes blanches, excepté...une lesbienne (on se demandait bien pourquoi elle ne cédait pas au charme magnétique d'Omar), enfin la violence pour donner une leçon au jeune avocat blanc auto-satisfait qui ne respecte pas les règles du code de la route, occupant l'emplacement d'une porte cochère, ce qui n'empêche nullement Omar de faire allègrement du 200 sur l'autoroute et sur les quais.
Cette lecture n'est pas fausse, loin s'en faut, mais il serait malhonnête de n'en retenir que cela. Il y a très certainement, dans l'inconscient des réalisateurs (très jeunes), la reproduction d'un monde multiculturel et une  empathie générationnelle avec l'idée d'un monde européen qui disparaît peu à peu, mais l’honnêteté oblige également à constater que leur regard se révèle tout de même assez objectif par endroits :

Une peinture sans concession des années 2010.

- Ayant entendu les trois thèses, il me fallait forger mon opinion propre. J'ai donc observé attentivement le film pendant la séance. Plusieurs constations s'imposent :
Tout d'abord la banlieue et le monde frictionnel du personnage d'Omar sont décrits sans fard et avec justesse. Une famille pléthorique, des enfants qui ne sont pas élevés (père absent, mère travaillant péniblement comme femme de ménage le soir dans les bureaux parisiens), chahuteurs, sauvageons (dans le sens chevènementiste et végétal du terme, à savoir des jeunes pousses qui nécessitent un tuteur pour pousser droit), un monde de dealeurs et de petits malfrats sans guère d'avenir, et un communautarisme évident. Rien n'est caché ni idéalisé. Le personnage d'Omar a fait de la prison, vole Cluzet (oeuf de Fabergé), est parfois violent, mais au contact de l'handicapé se polit, se transforme et se redresse dans sa vie.
La charge contre la bourgeoisie parisienne est hélas assez réaliste.On n'est pas loin ici de la peinture de Balzac ou de Flaubert, ou plus proche de nous Druon dans "les grandes Familles".   Une certaine population figée dans ses certitudes et confite dans son confort matériel. La musique classique est devenue élitiste, mais à qui la faute ? Verdi etait LE compositeur populaire italien au XIXe siècle et le petit peuple reprenait en coeur les grands airs d'opéra. En créant volontairement dans les années 90 "le jeune", comme produit de consommation, on a enfermé toute une génération dans un conformisme affligeant avec comme uniforme le survêtement et comme reconnaissance musicale le rap. Ce faisant, on lui a interdit la découverte d'autre chose, les conservatoires municipaux n'accueillant pour la plupart que les enfants de la bourgeoisie locale. L'école de la République reproduit la même erreur, ne voulant pas imposer à une certaine jeunesse allogène la culture bourgeoise, elle prétend égaliser l'ensemble des petits français en supprimant les références trop élitistes, ce faisant elle creuse notre propre tombe culturelle.
Remarquons au passage que dans le film, la musique qu'écoute Omar est en léger décalage, il se nourrit d'une musique funk et disco des années 1975-1980. Earth wind and fire n'ont rien de subversif, de violent ou de misogynes. Seuls ici l' entertainment à l'américaine est de rigueur et c'est fort bien ainsi. Sur ce point, les deux frères réalisateurs ont su garder une certaine nuance.
Enfin, l'art moderne en prend pour son grade. Certes, celui-ci est devenu une cible facile aujourd'hui, mais les excès autour de cette forme d'expression qui n'avait d'autre but au départ de provoquer (l'Urinoir de Duchamp) a précipité le procès en décadence que certains, souvent avec raison, font au modernisme. 

En conclusion une oeuvre aux grilles de lectures multiples, symptomatique d'une époque, mais dont les réalisateurs ne se doutaient probablement pas qu'elle déchaînerait autant les passions.








mercredi 7 décembre 2011

"Je suis de France"





Formidable surprise hier soir sur France 3 avec la diffusion à 20 h 35 (excusez du peu!) du téléfilm "Louis XI ou le pouvoir fracassé", réalisé par Henri Helman. Le bonhomme est un ancien d'Henri IV (le lycée) et possède suffisamment de culture historique pour maîtriser son sujet. Dans une interview, il se réclame du travail remarquable de Murray Kendall qui en son temps avait révolutionné le portrait officiel poussérieux de l'Universelle  Aragne ainsi que le chroniqueur fidèle des ducs de Bourgogne,  Georges Chastellain, avait méchamment  qualifié le roi Louis XI (1461-1483)
Une polémique récente se plaint -avec raison- de la quasi disparition des programmes scolaires de collège de figures historiques de premier plan (Clovis, Louis XIV, Napoléon). On pourrait en dire autant au sujet de la totalité des Valois directs (de Philippe VI 1328-1350, à Henri II 1447-1559) et notamment ce roi dont des générations n'ont retenu que la fourberie et sa propension à enfermer ses ennemis dans des fillettes (cages).
Le grand mérite de ce petit téléfilm est d'abord de ressusciter un personnage hors norme de l'histoire de France, un roi moderne qui sort son pays du Moyen-Age féodal et maîtrisant avec rouerie  la puissance des grands seigneurs féodaux. Il agrandit la France en y rajoutant la Bretagne, Bourgogne, Maine, Anjou, Provence, inventa la poste sur tout le territoire afin d’améliorer le commerce et fut un des premier penseur politique de son époque. 
Les Valois étaient des rois guerriers et souvent hâbleurs. Bien peu eurent une tête bien faite : Charles V, Charles VII et Louis XI firent exception.
Autant l'adaptation du Bossu de Paul Feval par Helman avait été décevante et même révoltante (cédant au politiquement correct des scénaristes, il avait modifié la fin du roman en célébrant les noces d'Aurore avec un jeune noble et non avec Lagardère jugé bien trop vieux), autant cette réalisation est réjouissante. Je suis étonné de ne pas encore avoir lu les critiques effondrées de Télérama ou des Inrocks vomissant sur une "qualité française heureusement révolue et honteusement programmée sur le service public faisant l'apologie d'un roi médiéval, et, crime de lèse gauchisme, le tout enveloppé dans une infâme unité de temps, de lieu et d'action, avec des comédiens fleurant bon la comédie française -pourquoi pas Jean Piat pendant qu'on y est-!  "... 
J'attends avec une délectation mortifère et quelque peu masochiste les râles convulsifs de ces modernes aux  petits pieds.
En attendant, la télévision française a prouvé qu'elle avait encore les moyens d'une télévision de qualité avec d'excellents acteurs -peu connus excepté Jacques Perrin, magistral dans un contre emploi qui rend au vieux roi une dimension humaine et quasi contemporaine.
Enfin, soulignons l'hommage rendu aux femmes, et notamment à Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, femme de tête et de caractère qui s'empare de la régence avec fermeté après la mort de son père. On oublie à quel point certaines femmes furent décisives dans notre histoire. Anne de Beaujeu est dans la lignée des Blanche de Castille, des Yolande d'Anjou, comme le seront après elle une Catherine de Médicis ou Anne d'Autriche. "Je suis de France" est une des dernières répliques de ce personnage après avoir fustigé les seigneurs régionaux qui auraient désiré éclater le fragile équilibre hexagonal initié par les Capétiens depuis cinq siècles. "Je suis de France" s'écrit elle et l'on se prend à penser que ce souffle d'une épopée nationale manque cruellement dans notre mondialisation effrénée à la recherche de racines évanouies.

samedi 3 décembre 2011

A bas la note! le scandale des grilles de compétences - Archives novembre 2010 -



Il y a quelques semaines, nous avons reçu la visite de notre nouvelle inspectrice d’histoire géographie. C’est fou comme cette espèce d’oiseau migrateur change souvent de plumage. Dans tous les sens du terme. En dix ans, il s’agit du sixième inspecteur dans la discipline. Au cours de toutes mes inspections j’en ai entendus des « conseils » contradictoires :
- Trop d’écrit
- Pas assez d’écrit
- Trop d’exercices à la maison
- Pas assez d’exercices à la maison
- Trop de cours magistral, il faut favoriser le cours dialogué
- Surtout pas de cours dialogué et instillez donc un peu de magistral, vous verrez c’est révolutionnaire !
On s’y fait. On essaie toujours de s’adapter, de rester performant et de trouver des solutions à l’extrême hétérogénéité des classes.
Mais jusque là, l’Education nationale avait pris garde de ne pas toucher à la sacro-sainte note. Qu’elle soit une lettre, comme aux Etats-Unis ou un chiffre comme en Europe, la note à une valeur circonstancielle intangible pour situer l’élève dans son parcours. Elle lui permet de mesurer l’échelle des progrès lui restant à accomplir devant les exigences du programme et du professeur. Elle mesure à la fois le savoir et le savoir faire inhérent à la pédagogie que nous instillons chaque jour.
Or, dans ce monde aseptisé, ruiné par le politiquement correct, la note devient l’instrument « discriminant » par excellence. Elle pointe du doigt le « mauvais élève », incapable d’avoir une moyenne « décente ». Elle place le bon élève sur un piédestal insupportable pour les bonnes âmes de notre société de l’enfant roi, et de sainte Dolto.
Le Primaire, depuis une quinzaine d’années est devenu l’atelier d’une réforme totalement inconnue du grand public et pourtant, il s’agit de la mesure la plus scandaleuse que la fin du XX e siècle ait connu en France dans le domaine de l’enseignement : la fin de la note, remplacée par le livret de compétences. Dans ce livret, les professeurs des écoles sont priés d’évaluer une vingtaine de critères en « acquis », « non acquis », « en cours d’acquisition ». Si bien que l’enfant ni les parents ne savent vraiment où en est le niveau réel de l’élève.
L’objet des diverses réunions que nous avons connues ces derniers mois n’a d’autre ambition que de faire appliquer ce système au collège. La note va donc l’an prochain disparaître au profit d’un livret de compétences, auquel ni les professeurs ni même l’inspection académique y comprennent goutte, puisque nous en sommes à la troisième mouture en trois mois.
L’idée est simple : il ne faut plus stigmatiser les mauvais élèves et ne surtout pas trop encenser les meilleurs. Nous sommes donc toujours dans cette entreprise de nivellement vers le bas de la culture, du savoir et le collège, après l’école s’en va gaiement vers sa ruine la plus totale. Dans l’indifférence absolue de l’opinion publique.

Les premières expériences de validation de compétence s’avèrent un casse tête chinois pour mes collègues qui perdent un temps fou avec des grilles pour un résultat fort mitigé.

Certains accuseront encore davantage les professeurs de subjectivité : en effet, les parents, qui ont tous eu une expérience plus ou moins mitigée de l’école, projettent souvent leur vision de l’école et des professeurs et restent eux-mêmes d’une partialité confondante et sont le plus souvent de fort mauvais juges du niveau réel de leurs enfants.

D’autre part bien évidemment il y a autour de ces questions de notations un questionnement essentiel sur le maintien du collège unique. Comme le dit une des auditrices, une ancienne conseillère d’orientation, il y a des élèves en collège qui n’ont manifestement pas le niveau moyen attendu (dyslexie ou supposée telle, absence de niveau due à l’impéritie du primaire dans certains groupes scolaires aux méthodes “progressistes”, etc..
Bien évidemment l’existence d’une notation ne peut s’avérer ici que stigmatisante pour l’élève dont on a jamais vraiment évalué le moindre acquis.
Cette volonté du “vivre ensemble” poussé jusqu’à l’absurde fait cohabiter dans l’enceinte d’un même collège les classes UPI (handicapés moteurs), SEGPA (légère déficience mentale) et classes dites “générales”. Violence, bousculade, humiliations, mépris, et surtout un considérable appauvrissement du langage s’ensuivent généralement, le tout plus ou moins fortement teinté de pauvreté culturelle dans certaines communes rurales (la mienne), ou bien encore d’une proportion trop importante de primo-arrivants des régions sub-sahariennes, ou encore des deux conjuguées.
Dans ces conditions l’enfant qui veut s’en sortir est réellement handicapé. Le professeur ne pouvant le plus souvent qu’offrir une pâtée pour chat bien médiocre, la plupart de ses élèves ne possédant simplement pas les armes pour recevoir davantage.
Alors oui, dans ce sens, la note est stigmatisante, car elle révèle l’échec total et absolu du système éducatif de notre pays. Alors “cachez ce sein que je ne saurais voir”, tel Tartuffe, les pédagogistes veulent briser ce thermomètre au lieu de soigner la fièvre.

Il faut avoir le courage de dénoncer l’injustice du Collège unique, promouvoir un grand examen d’entrée en sixième et créer des classes de niveau avec pour chacune des objectifs précis, à la carte, prenant soin d’amener l’élève à son plus haut niveau possible, sans démagogie, et à son rythme propre. Certains iront jusqu’au bac, peu en définitive, si on accorde une réelle valeur à cet examen, d’autres s’arrêteront en chemin pour suivre des études professionnelles ou bien un apprentissage solide qu’il s’agit de remettre à l’honneur. Pays d’intellectuels, nous avons depuis 1968 pensé que l’enfant “Roi” pouvait parvenir naturellement (le mot est ici pesé) aux études supérieures (100% d’une classe d’âge au bac, vieux rêve trompeur). Nous avons méprisé le manuel et c’est là notre plus grande faute. Il est temps que les compteurs soient remis à zéro et que le temps de la Raison vienne.

Huit fois...non! - Archives octobre 2010 -


Le collège unique n’a en effet pas fini de parler de lui.
Jamais mes classes n’ont été aussi…..homogènes dans la médiocrité. Les têtes de classes sont réduites à quelques élèves effarés de voir la pauvreté culturelle et intellectuelle de leurs camarades.
Je voudrais vous faire part d’une indignation, encore une, que j’ai éprouvée hier :
A l’heure où le Paris bobo se fend d’une stupeur indignée devant l’interdiction aux mineurs de l’exposition de Larry Clark qui a bâti sa carrière sur l’exploitation cinématographique et picturale de ses fantasmes « adophiles » élevés au rang de manifeste artistique, l’ Éducation nationale a doctement couvert de sa caution estampillée une exposition appelée « huit fois oui », huit mesures pour lutter contre la pauvreté. Parmi les diverses « planches » exposées, le thème de la lutte du Sida est mis en valeur. Rien que de très normal après tout.
Là où le sujet devient franchement choquant, c’est qu’à la vue de nos petits élèves de sixième (l’exposition est parfaitement placée dans le couloir amenant au CDI), une caricature à mon sens parfaitement raciste exhibe un Africain libidineux entourée de jeunes femmes accortes avec en médaillon un préservatif comme viatique…. Jouissez donc, bel étalon, de toues les femmes possibles, pourvu que vous vous protégiez.
Plus bas, une infirmière exhibe d’un air gourmand, un immense gode, probablement pour expliquer au jeune homme précité comment se servir du dit préservatif. Nos petites brutes mâles de nos beaux collèges n’ont peut être pas besoin qu’on leur confirme qu’ils peuvent sans entrave jouir de toutes et de tout.
L’an dernier, toujours sur le thème de la sexualité, un petit livret avait été distribué aux élèves de quatrième. D’une vulgarité sans nom, des images totalement pornographiques et surtout d’une triste laideur, expliquaient à nos chers petits les mystères de la vie.
l’Éducation Nationale n’apprend peut être plus Clovis, Charles Martel, Louis XIV ou Napoléon, mais s’entend toujours à promouvoir avec une désinvolture stupéfiante ce qu’il peut y avoir de plus laid et de plus bas dans les instincts humains.

Quelle punition ? - Archives septembre 2010 -


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Tabassé par son élève à quinze jours de la rentrée

En pleine classe, l’élève se lève et assène gifles et coups de genoux à son professeur.

 Le professeur agressé l’a été alors qu’il était assisté de plusieurs
adultes dont le principal adjoint si j’ai bien compris. L’adolescent
était donc dans un acte assumé de jusque boutisme. il ne voulait pas
“perdre la face”. Je suppose que ce charmant bambin n’en était pas à
son coup d’essai et je dois quand même, par soucis de justice vous dire
que si ce genre d’individu se retrouve dans à peu près tous les
établissements scolaires, peu en arrivent jusqu’à ces extrémités. En
général, ce sont de petites incivilités, mais sans cesse répétées,
usantes et sans vraiment de réponse concrète dans l’échelle des
sanctions. Ceci dit, ce genre d’incidents extrêmes tendent à devenir de
moins en moins rares.
La faute première en revient aux parents de ces ados. Élevés dans le
mythe Dolto et souvent aimant “excessivement”, c’est à dire ici
aveuglément leurs enfants désirés, ces parents des classes moyennes
blanches ont une peur bleue de mal faire, et sont la plupart du temps
tellement débordés qu’ils n’ont pas le temps d’élever leurs enfants qui
grandissent sans contrainte, sans frustration, possèdent à 12 ou 13 ans
tout ce que la civilisation de consommation peut fournir (de la
télévision à l’ordinateur dans la chambre). Des parents qui passent
leur temps à “négocier” avec leurs enfants rois, vieille pratique
sociale et syndicale française ici retranscrite à l’intérieur du foyer.
Souvent, ces parents ont également quelques compte à régler avec
l’école de leur enfance et ne sont pas toujours les meilleurs soutiens
des professeurs.
Lorsqu’on entend à longueur de temps des parents parler de ces
“fainéants qui ont la sécurité de l’emploi et qui font tout le temps
grève”, pourquoi l’enfant penserait il autrement.
D’autre part, l’influence délétère de mai 1968 et de son idéologie
anarchiste a conduit les établissements scolaires à refuser toute
autorité considérée comme de l’autoritarisme inutile car non formateur
si l'apprenant” n’intègre pas le “pourquoi” de la sanction. On a donc
substitué aux “coups”, une tentative totalement vaine de discussion
moralisatrice de rappel aux “règles” dont l’enfant se fiche éperdument.
Car, au risque de choquer, l’enfant n’est qu’un enfant et surtout pas
un adulte. Il se construit en s’opposant aux adultes qui doivent
fermement lui poser des limites et réagir pour “corriger” les volontés
de désobéissance. Une punition se doit ‘être totalement exécutée
lorsqu’elle est donnée. La pire déviance, notamment dans mon collège
actuel réside dans l’absurde sanction suivante : “exclus/inclus”. C’est
à dire exclus des cours mais restant dans le collège où triomphalement
il peut plastronner devant les autres, étant arrivé à ses fins, le rêve
de tout collégien actuel, rester dans le collège avec ses amis mais
sans les cours.
A ces parents de la classe moyenne s’ajoutent aujourd’hui les parents
des élèves africains primo arrivants. Et la, le politiquement correct
n’est pas de mise. C’est un désastre. Ces enfants passent d’une société
où le garçon est roi, et dans laquelle il n’existe aucun des éléments
ou des codes structurants de la société occidentale.
Le collège unique intègre donc pèle mêle des élèves de niveaux fort
variés dès la sixième, et dont les composantes sociales, ethniques et
religieuses forment un mélange totalement explosif pour l’école
française.
Le collège unique est donc moribond. La seule chance qu’à
l’enseignement public de sortir de cette nasse de violence est de
rétablir un cursus diversifié et thématique, d’offrir une porte de
sortie aux élèves en immense difficulté dès la fin de la cinquième, de
rétablir un vrai apprentissage professionnel, revaloriser ces filières
et remettre à l’honneur l’esprit de compétition, le savoir, et donner
enfin une vraie direction aux programmes.
Si les élèves”s’ennuient” et sont stressés à l’école, ce n’est pas à
cause du trop plein de notions à apprendre, mais du vide sidéral qu’on
leur impose en guise de programme et de savoirs. On privilégie le
savoir faire (ouvrier) au savoir intellectuel (bourgeois) depuis une
bonne quarantaine d’années, le tout dans un jargon universitaire
inepte.
Il faut rendre la passion de l’apprentissage, la joie de la découverte
de la littérature, des sciences et de l’histoire. C’est un long chemin,
mais le seul qui vaille.

Brevet cuvée 2010 - Archives juin 2010 -


Le brevet d’Histoire Géo a frappé très fort cette année!

Bienvenue dans le collège des années 2000, dans le monde du politiquement correct, du vivre ensemble, des Bisounours, des gentils et des méchants :

Sujet n°1 : La Première Guerre Mondiale, une guerre totale

Première photo : les soldats coloniaux posant devant un ballon d’observation. Le message est clair : il faudra absolument rappeler la contribution décisive des soldats sénégalais (et maghrébins pour la Seconde Guerre mondiale dont deux films nous apprennent le poids essentiel à la victoire finale) à l’effort de guerre. Les tanks, les Américains, c’est totalement secondaire; les Indigènes de la République ont à eux seuls sauvé la patrie en danger. Bien entendu, ce discours est surtout dirigé vers les têtes brunes et crépues de nos élèves, les autres étant prié d’en prendre de la graine. Ne pas oublier évidemment l’incontournable « chair à canon » que furent ces soldats coloniaux, envoyés en première ligne pour « effrayer » des Allemands qui n’avaient guère vu de soldats de couleur dans leur vie. Cette remarque n’est pas fausse en soi, mais les historiens de la période minimisent considérablement les chiffres avancés par les pseudos historiens auto proclamés de l’afro-centrisme. Enfants désespérément blancs de France, courbez la tête de honte devant le massacre sauvage de nos indigènes. Les Blancs? Les millions de morts, d’estropiés, de gazés ? Rien à battre, salauds d’impérialistes, c’est bien fait pour vous!

Sujet n° 2 : Les Inégalités de développement dans le monde


Carte mondiale de l’IDH (indice de développement humain mesurant richesse, espérance de vie et instruction) : Une Afrique isolée dans un monde qui s’enrichit. On est heureux d’apprendre tout de même que la Libye et l’Égypte se retrouvent dans la même catégorie que les USA et que l’ensemble de l’Europe occidentale…
Ici, pas de place pour la nuance. Les méchants riches se gobergent au détriment des gentils pauvres. Rappelons que l’Afrique reçoit des milliards de dollars d’aide au développement qui disparaissent dans les comptes suisses des dictateurs africains. Faites le ménage chez vous, nous en reparlerons après. Non, ici c’est l’Afrique contre le reste du monde.
Quant à la Chine, géant économique, on est ravi de la voir égalée par l’Algérie. FLN über alles!
Ce sujet de géographie, notamment pour les documents 2 et 3 relève bien davantage du programme de Cinquième que de celui de Troisième (Brésil, pauvreté, favelas).


Last but not least, le sujet croquignolet d’éducation civique, matière de propagande officielle du politiquement correct. Le bourrage de crâne continue : on n’a pas quitté le précédent sujet d’histoire!


Document 1 : Un extrait de l’express relatant la condamnation d’une boulangère pour discrimination raciale à l’embauche (la malheureuse a dû depuis déménager au moins sur la planète Mars)…
Dans le même sens, je propose immédiatement à un boucher halal soudanais de la Goutte d’or à Paris d’engager immédiatement une blonde serveuse, catholique pratiquante et court vêtue. Comment? Il n’en veut pas?? Mais qu’attendez-vous, appelez la Halde!


Document 2 : Justement la voici! Avec le beau tampon de la république française, estampillé Marianne (trop blanche celle-là, il faudrait la colorer un peu, non?). Le nouveau sésame d’Ali Baba le bien nommé ? : « Discrimination ! Je saisis la Hade », et la porte complaisante de la justice cherra. Tous les prétextes sont bons et tout est prétexte à discrimination et stigmatisation (le grand mot à la mode) :  Le coca cola est noir? C’est de la discrimination, on stigmatise les immigrés!» la Halde, vite! Ce type s’est acheté une voiture blanche? Je me sens stigmatisé, j’exige qu’il la fasse repeindre immédiatement ! On notera que dans le terme stigmatisé, il y a une connotation de souffrance christique caractérisée qui place les « victimes » au quasi rang de martyrs, des Rosa Parks de supermarchés.
De la principale inégalité républicaine, celle de l’accès au vrai savoir, que l’école de bassesse a détruite, pas un mot. Au moins parle-t-on ici de l’inégalité de carrières entre l’homme et la femme, mais en deux mots à l’avant dernière ligne du document 2. C’est moins vendeur de nos jours..

Terminons par le Repérage :


les dates demandées sont relativement aisées sauf une : 1949 . Seule date dont il faut trouver l’évènement. A quoi donc correspond elle? Comment? Vous ne savez pas ? Ignares que vous êtes! Vous voyez bien que la chronologie et les dates sont réservées aux élites méprisantes et arrogantes! La preuve, aucun élève n’aura probablement trouvé qu’il s’agit de la création de la République Populaire de Chine.

Quant au repérage géo, il termine l’épreuve en Apothéose. Une carte de l’Asie, un gros A pour l’Inde et un gros B pour la Chine. Question : Nommez le pays indiqué par la lettre A et le pays indiqué par lettre B. Gare à la migraine! Les capitales sont indiquées d’un point noir, mais l’auteur du sujet, inspiré par Saint Méirieu le Grand évite soigneusement de demander leur nom aux pauvres collégiens harassés par deux heures d’intense réflexion républicaine et bien pensante.

Grandiose, tout simplement.

Au final, un brevet qui adresse un message bien plus dirigé vers les associations que vers le prolétariat urbain, à la gloire du multiculturalisme et à l’éducation édifiante des masses lémuriennes.